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Actualités

Nos vœux pour 2020

Que 2020, nous montre le chemin ! Christine Devallois, présidente de la Ligue de l'Enseignement des Vosges présente ses voeux.

 

LE ROLE DES ASSOCIATIONS DANS L’ORGANISATION TERRITORIALE

Après les multiples transformations de l’organisation des collectivités (suite à la Loi Nôtre), le monde associatif subit une transformation dont on ne mesure pas encore les effets, car, par nature, les associations ont toujours été regardées comme des « acteurs publics secondaires ».

Leurs interventions, leur objet, leurs forces, leur organisation recouvre un champ tellement vaste, tellement diversifié que la « sphère publique », déjà tellement occupée à résoudre les priorités qui leur incombe, n’a pas considéré, ou ne considère pas encore nécessaire de s’interroger sur leur utilité sociale, sur leurs modes de fonctionnement, à fortiori sur leurs modes de financement.

Que faire face à ce « marasme » qui s’affirme de plus en plus dans le monde associatif ? Face à cette perte de repères pour beaucoup de responsables bénévoles, qui doivent également faire face à la crise de l’engagement associatif, à des modes de gouvernance qui s’essoufflent, au vieillissement d’élus associatifs qui ne trouvent pas de successeurs.

Aujourd’hui, le constat est fait. On en parle beaucoup.... Mais sur le terrain, concrètement, que fait-on pour apporter des réponses sur tous ces sujets ?

ENGAGER DES ESPACES DE DIALOGUE

Tous les EPCI s’interrogeant sur « leurs forces, leurs faiblesses », souhaitent initier un diagnostic, puis mettre en œuvre une politique de développement territorial (économie, tourisme, affaires sociales, solidarité, éducation, culture, sports, jeunesse, citoyenneté....).

La question des compétences entre ces EPCI et les communes est plus que jamais en débat et risque de compliquer le paysage, entre les enjeux locaux, intercommunaux, l’historique de la construction territoriale (qui reste très présent !), les tensions entre l’urbain, le semi-rural et le rural... On s’aperçoit très bien que « l’attentisme » reste le refuge.

Tout ce processus va prendre du temps. Sauf que ce temps va laisser les associations dans une instabilité totale, surtout celles qui depuis longtemps, mènent des actions d’utilité publique (péri-scolaire, éducation, culture, sports, loisirs...). Ajoutons que la tendance des institutions, des collectivités à remplacer les conventions d’objectifs et de moyens pluri-annuelles par des Appels à Projets annuels « précarisent » tous ces opérateurs associatifs qui, rappelons-le, s’engagent à ne pas faire de bénéfices sur ces activités « marchandisées », mais simplement « couvrir » leurs frais de personnel et de gestion ).

Ce ne sont pas que les structures publiques qui peuvent répondre aux besoins des populations. Dans les Vosges, plus de 800 associations « employeuses » oeuvrent au quotidien à leur service. C’est plus de 9 000 salariés mobilisés dans ce secteur d’activité.

En décidant, par bassin de vie, de les réunir, d’examiner ensemble les forces à mettre en synergie, à organiser en complémentarité, avec les citoyens eux-mêmes qui, de plus en plus marquent leur intérêt à participer à la vie de la cité (de leur quartier, de leur village).

ORGANISER DES « CHANTIERS » PARTAGES

Les associations sont toujours conviées par les collectivités et institutions, ponctuellement, pour participer à des rencontres dont le but est de mesurer sur quelles « forces » elles peuvent s’appuyer pour engager des actions, mettre en place des services... Si ces temps peuvent satisfaire globalement tout le monde au moment où la rencontre a lieu (les « tours de table » révèlent le plus souvent une attention, une envie de contribuer à la problématique posée), ils s’avèrent, pour la suite, souvent improductifs car la plupart du temps, après que l’étude de cas a été faite, il ne se passe plus rien ! L’animation de ces temps d’échanges n’est pas portée dans le temps. Ce ne sont que des rendez-vous ponctuels, sans lendemains pour celles et ceux qui ont bien voulu y participer. D’où un sentiment de frustration, d’incompréhension dans la volonté d’être « contributif ».

Par des alliances, des partenariats, pour être plus forts, plus efficaces, ne peut-on imaginer un mode opératoire partagé qui permette à chaque entité d’obtenir des résultats, dans une proximité d’action et de connaissance du territoire ?

S’inscrire dans cette perspective, réfléchir à des actions expérimentales pour en tester la faisabilité, donneraient incontestablement à tous le sentiment d’avancer sur des pistes réalistes, concrètes, et de répondre collectivement aux enjeux de tous ordres qui ne font que s’affirmer ! « On n’a rien à perdre que ... d’essayer ! »

Que 2020 nous en montre le chemin !

Christine DEVALLOIS, Présidente de la Ligue de l’Enseignement des Vosges